Face à la crise du COVID 19, la diversité et les inégalités

Le coronavirus nous affecte toutes et tous, mais de manière inégale. La contagion pandémique traverse les genres et les classes sociales, les âges et les frontières, les personnes en bonne santé et les malades chroniques. Cependant, plus on est âgé et en moins bonne santé, plus les risques vitaux sont importants. Par ailleurs, la corrélation entre santé et niveau de revenus est connue. S’ajoute à cela que moins on a de moyens financiers, plus le confinement est pénible ou susceptible d’apporter d’autres problèmes, notamment de santé. De plus, la possibilité d’éviter le virus n’est pas donnée à tout le monde de la même manière, et pour certaines groupes et personnes, elle est même quasi impossible.

C’est aussi à la résorption de ces inégalités que les décideurs politiques et tous les acteurs sociaux doivent s’atteler afin de penser une solution structurelle et durable.

Des travailleurs et des travailleuses de nombreux secteurs, qu’ils, elles soient essentiels ou de secteurs ne pouvant faire de télétravail, ou encore, être payés par la sécurité sociale, se voient aujourd’hui obligé.es d’aller travailler. Pour beaucoup de travailleurs et de travailleuses, ce n’est pas une question de choix ; mesures de protection ou pas, sans travailler ils, elles se retrouveraient sans revenus.

Bien que les travailleurs contraints de poursuivre le travail aient des métiers exercés par des hommes et des femmes, on y retrouve une grande proportion de femmes. Ces métiers sont ceux des fonctions fondamentales, particulièrement indispensables en situation critique d’isolement généralisé. Pourtant, ces métiers indispensables sont loin d’être les plus valorisés. Parmi ces travailleuses et ces travailleurs, beaucoup sont issus de l’immigration. Ils ont souvent été et continuent d’être l’objet de discriminations, et ce, dans de nombreuses sphères.

Le confinement généralisé semble arriver tout doucement à sa fin en ce mois de mai 2020. Les organisations syndicales estiment que les travailleuses et les travailleurs déconfiné.es seront exposé.es à multiples risques. Dans cette optique, les organisations syndicales demandent aux employeurs de mettre tout en place afin de garantir au maximum la sécurité des travailleuses et travailleurs et de respecter les obligations liées à la loi sur le bien-être (réalisation d’une analyse de risques préalable à la reprise, mise à disposition de matériel de protection adéquat, formation du personnel sur les gestes et pratiques à adopter, …).

C’est dans ce contexte accablant, tout particulièrement pour les plus exposés d’entre les travailleuses et les travailleurs, que nous revendiquons de tenir compte de l’importance de la grande diversité à Bruxelles. Il est de première importance de contrer les inégalités qui exposent davantage certaines catégories de travailleuses et de travailleurs et leurs familles, et de faire respecter les principes d’égalité, notamment salariale, entre les femmes et les hommes, et des mesures qui protégeront et rendront effectifs les droits fondamentaux de toutes et de tous.

Les Conseillères et Conseiller Diversité,

CGSLB, CSC, FGTB
Bruxelles, 5 mai 2020